Ambroise Michel présente Lendemains Funèbres et revient sur Plus Belle La Vie
- Françoise

- 15 nov. 2022
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 nov. 2023
Ambroise Michel était présent à la sixième édition du Festival International du Film Fantastique de Menton. Il présentait son court métrage Lendemains Funèbres, en tant qu'acteur et réalisateur. Il interprète le rôle du personnage principal Édouard. Je me suis entretenue avec Ambroise avant la projection. On a également parlé de la fin de Plus Belle La Vie. Lisez cet article jusqu'à la fin pour savoir comment le film a été accueilli.

L'extrait de Lendemains Funèbres ne dévoile pas grand-chose sur l'histoire. On imagine peut-être que la fille d’Édouard a des visions, qu’elle sait que son grand-père va mourir. Que peux-tu nous dire de plus ?
"Rien du tout. Il faut venir le voir, mais oui il y a un peu de tout ça. Ce film est un mélange de genres. C'est entre la comédie, le thriller et le fantastique. Il y a forcément une petite fille un peu étrange qui voit des choses, qui lit des choses dans l'avenir. L'un des deux du couple vit tout ce que la petite prédit."
Peux-tu nous dire comment Édouard va réagir à cette prière ?
"Non parce que c'est toute l'histoire du film. C'est assez drôle parce que c'est un personnage à qui il n'arrive pas grand-chose finalement. On suit le parcours que n'importe qui d'entre nous pourrait avoir dans cette situation en fait. On peut s'identifier à ce personnage qui vit des choses folles en 24 heures."
Qu’est-ce qui t'a donné l’idée de faire ce court métrage ?
"C'est rigolo parce que je voulais faire de la comédie à tout prix à la base. Je cherchais un scénario de comédie. J'avais du mal parce que j'ai toujours tendance à écrire des choses un peu ambiguës, la preuve. Un jour j'ai passé toute une après-midi à faire des heures et des heures de recherche pour trouver une histoire drôle ou une blague, et je suis tombé sur une histoire drôle qui parlait d'une petite fille qui faisait une prière et qui prédisait des choses de la vie de ses parents. J'ai repris cette base et j'ai tout réadapté pour en faire ce qu'est devenu le scénario de Lendemains Funèbres."
Sais-tu si le court métrage sera diffusé pour le rendre disponible au public ensuite ?
"Là il est en fin de vie de festivals, donc je pense que d'ici peu de temps il va finir par aller sur internet déjà. Il est déjà passé sur OCS, orange et dans les avions. C'est une fin de parcours de festivals. Je suis très heureux qu'il vienne finir sa carrière de festivals ici. Le but est que les gens puissent le voir et qu'il soit le plus accessible possible. Le jour où il sortira je le partagerai sur mes réseaux sociaux."
Le genre fantastique t'attirait particulièrement ?
"J'aime les différents genres. Comme j'ai appris plus jeune ce language cinématographique, la réalisation, entre les codes de plan en plan, la grammaire qu'il y a autour de ce language, après je voulais m'amuser sur différents genres. Je n'ai pas un genre prédéfini, mais j'aime bien mélanger plusieurs genres. J'ai un projet de long métrage qui n'a rien à voir par exemple. C'est un autre mélange de genres très variés."
Voudrais-tu continuer dans le fantastique après ?
"Oui j'aime bien, parce que dans le fantastique il y a de l'imaginaire. C'est là où on peut restructurer et construire d'autres codes. Après, ça dépendra de l'histoire, mais même dans le long métrage qu'on écrit avec ma co-auteure il y a toujours une grosse part de fantastique dedans."
Qu’est-ce que ça fait de présenter un film à un festival ?
"C'est toujours un plaisir, surtout que c'est quand même le premier vecteur de public. Dès qu'on a fini un film on a envie de le présenter à un public. C'est le premier retour qu'on a. Dès que possible on a envie qu'il soit dans tous les festivals, petits et grands, pour qu'un maximum de gens le regardent et qu'on puisse avoir un retour sur le film. Quand on écrit le scénario, qu'on le produit et qu'on le réalise, on n'a pas trop de recul. On ne sait pas si ça va plaire. C'est toujours ça le but d'une projection en festival pour moi, c'est sa confrontation au public.
Justement tu sais comment Lendemains Funèbres a été accueilli par le public ?
"Oui parce que ce court métrage vit depuis 4 ans. Il a pu aller à l'étranger, même dans les dom-tom, donc il a eu une vie internationale assez cool. Ça a permis de voir la réactivité du public sur le film. Comme ça passe parfois d'une seconde à l'autre du thriller à la comédie, parfois on sursaute, j'étais dans la salle pour voir les réactions du public. C'est toujours plaisant."
Les critiques étaient positives ?
"Oui essentiellement, la réactivité est bonne donc on est assez contents."
Tu as commencé la réalisation en 2002, si je ne me trompe pas, pourquoi ?
"J'ai toujours eu envie de faire de la réalisation, sauf que ça fait bientôt 30 ans que je fais ce métier de comédien. Depuis petit j'ai toujours voulu faire de la réalisation. J'écris beaucoup d'histoire depuis l'enfance. J'ai fait mes études pour ça. J'ai un niveau bac+4 en cinéma. Je faisais un double cursus à la fac, en parallèle de mes cours de théâtre à René Simon pour le métier de comédien. J'ai toujours voulu faire ça pour raconter des histoires, parce que c'est un code, une grammaire cinématographique qui me plaît. J'aime ce travail à l'image, comme la mise en scène que je fais à côté au théâtre. Le rapport à l'image est assez jouissif pour moi. J'aime ce côté chef d'orchestre que peut avoir un réalisateur."
Tu as la double casquette réalisateur et acteur, pourrais-tu choisir entre les deux ?
"Non, pourquoi voudrais-tu que je choisisse ? Personne ne me dira de choisir. J'ai envie de tout faire, comme mes autres métiers que j'ai aussi en parallèle. Non tout me va très bien. Je n'ai absolument pas envie de choisir."
Je souhaiterais revenir en arrière sur Plus Belle La Vie qui se termine. Quelle a été ta réaction lorsque tu as appris que ça s'arrêtait ?
"Je m'en doutais un peu, à partir du moment où la boîte de production a été rachetée par un gros groupe qui correspond à TF1. A partir du moment où je savais que c'était un programme TF1 sur le service public, je sentais qu'il allait y avoir potentiellement un moment où ça allait coincer, puisque les deux autres programmes Demain Nous Appartient et Un Si Grand Soleil ont été créés au début pour possiblement arrêter PBLV un jour ou l'autre. On s'y attendait. Ça reste toujours un choc, puisque c'est le seul programme quotidien social et sociétal qui a fait du bien aux foyers. Je ne pensais pas que ça s'arrêterait mais je pensais que ça changerait peut-être de chaîne ou de format. Le fait que ça s'arrête complétement, j'étais surpris et je le suis toujours. Je ne vois pas pourquoi arrêter ce programme qui fait du bien aux français. Je ne trouve pas ça cohérent du tout."
On va revoir Rudy dans le prime final, on l'avait déjà vu dans l'avant-dernier.
"Il fait juste acte de présence dans le prime final. C'était juste pour boucler la boucle. Je ne suis pas dans les intrigues."
J’ai cru comprendre qu’il y aurait un mariage. Peux-tu nous en dire plus sur le prime final ?
"Il y a un peu plus que ça, puisque le film s'appelle 7 mariages pour un enterrement, donc il y en aura 7. C'est un joli final. Ils ont voulu faire un final festif."
Ça ne te manque pas de tourner dans une série quotidienne ?
"Ça pourrait me manquer, mais ça dépend du rôle. Je n'ai jamais choisi par rapport au programme ou au projet, mais vraiment par rapport au rôle qu'on me propose d'interpréter. J'ai adoré ça, puisqu'entre Plus Belle La Vie et Cut derrière, j'ai fait presque ça 15 ans de ma vie. Pouvoir construire un personnage au fur et à mesure du temps, ça n'arrive pas dans les autres projets. C'était assez jouissif, mais j'aime tout. J'aime vraiment tout, que ce soit des personnages prédéfinis dans une pièce, ou un film, ou des personnages qui se construisent au fur et à mesure du temps c'est aussi très plaisant. J'aime tous les genres de supports."
Qu’est-ce que ça t'a fait de dire adieu à Rudy après tant d'années ?
"Je lui ai dit adieu il y a 10 ans déjà, donc c'était compliqué au début. J'avais du mal à l'imaginer mourir, par exemple s'ils m'avaient proposé de le faire mourir. Je ne sais pas pourquoi j'ai du mal à voir mes personnages mourir, surtout ceux avec lesquels j'ai partagé des années. Après très vite j'étais parti sur autre chose. J'avais hâte à l'époque de faire mon métier et de faire découvrir d'autres personnages au public, que je pourrais construire."
Peux-tu nous parler de tes futurs projets ?
"J'ai plus de projets derrière la caméra pour l'instant. Ce sont des choses que je développe, donc je n'en parle pas pour l'instant. Si je suis derrière la caméra, je suis quand même toujours un peu devant aussi. Il y a du théâtre aussi. On est en train de travailler une pièce que j'ai fait en début d'année, pour préparer une tournée et revenir quelques jours à Paris aussi, peut-être à menton un jour. La pièce s'appelle La place du mort. Ça n'a rien à voir avec le court métrage, mais il y a toujours un trait d'humour. La mort est traitée avec humour. Plutôt en rire que de voir des choses dramatiques. C'est mon projet d'actualité, les autres sont plutôt en devenir. Ils restent secrets."
Pendant la projection, toute la salle a ri aux éclats à plusieurs reprises. Lendemains Funèbres est assez déroutant mais original. La fin est très surprenante, c'est là que j'ai ri personnellement. J'ai bien aimé ce court métrage (qui est plutôt long). Je ne m'attendais pas à la tournure que l'histoire a prise, donc j'ai été surprise. Il faut vraiment la prendre au second degré. Ambroise Michel a obtenu le "prix spécial" du festival et il le mérite. Son film fait partie des quelques-uns qui sortaient du lot. Il est également arrivé ex aequo pour le prix de la meilleure musique. Celle-ci était plutôt angoissante et nous faisait entrer dans l'histoire.










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